En matière de viol, la prescription de l'action publique dépend de plusieurs facteurs, notamment l'âge de la victime au moment des faits et la nature des infractions connexes.

Prescription de l'action publique en cas de viol sur une personne majeure
Conformément à l'article 7 du Code de procédure pénale, l'action publique pour les crimes de viol commis sur une personne majeure se prescrit par 20 ans à compter du jour où l'infraction a été commise.
Ce délai peut être suspendu ou interrompu en cas de procédure engagée ou de survenance d'un obstacle de droit ou de fait à l'exercice de l'action publique.
Prescription en cas de viol sur mineur
Depuis la loi du 21 avril 2021 visant à renforcer la protection des mineurs victimes de violences sexuelles, les règles de prescription ont été modifiées pour mieux protéger les victimes.
Pour les violences sexuelles commises sur un mineur, le délai de prescription est de 30 ans après la majorité de la victime. Ainsi, une victime de viol sur mineur peut porter plainte jusqu'à ses 48 ans (18 ans + 30 ans).
En cas d'agression sexuelle incestueuse ou de viol commis par un ascendant ou une personne ayant autorité sur la victime, le même délai de 30 ans s'applique.
Si la victime a été confrontée à un état d'amnésie traumatique, la jurisprudence admet parfois un point de départ différé du délai de prescription à la date où l'état d'amnésie prend fin (ce qui doit être médicalement constaté).
Absence de prescription pour certaines infractions sexuelles sur mineur
Depuis la loi n° 2021-478 du 21 avril 2021, certaines infractions particulièrement graves ne sont plus soumises à prescription, notamment :
Le viol ayant entraîné la mort de la victime (assimilé à un crime imprescriptible).
Le viol commis sur un mineur de moins de 15 ans accompagné d'actes de torture ou de barbarie.
Point de départ du délai de prescription
En principe, le délai court à compter de la commission des faits.
Pour les infractions commises contre un mineur, le délai ne commence qu'à la majorité de la victime.
En cas d'amnésie traumatique reconnue, la jurisprudence peut fixer le point de départ au jour de la prise de conscience des faits par la victime.
Interruption et suspension de la prescription
Tout acte de poursuite ou d'instruction émanant de l'autorité judiciaire, ou un officier de police judiciaire agissant sur délégation du magistrat.
Le dépôt de plainte avec constitution de partie civile devant le juge d’instruction.
L'ouverture d'une enquête préliminaire ou d’une enquête de flagrance par le parquet.
L’ouverture d’une information judiciaire par un juge d’instruction.
Tout acte d’enquête ou d’instruction (auditions, perquisitions, confrontations).
La mise en examen du mis en cause
Le renvoi devant une juridiction de jugement
Chaque acte interruptif entraîne un nouveau départ du délai pour la durée initiale de la prescription (20 ans pour un viol sur majeur, 30 ans après la majorité pour un viol sur mineur). La prescription peut être suspendue en cas d'obstacle insurmontable à l'exercice des poursuites (ex. état de sidération psychologique de la victime).
Conclusion
Pour un viol sur majeur, le délai de prescription est de 20 ans à compter des faits.
Pour un viol sur mineur, le délai est de 30 ans après la majorité, soit jusqu'à 48 ans.
Certaines infractions, notamment les plus graves, sont imprescriptibles.
En cas de doute sur la prescription d'un viol, il est recommandé de consulter un avocat spécialisé afin d'étudier les circonstances spécifiques de chaque dossier .